Comment fournir au public une eau de bonne qualité dans des conditions économiquement, socialement et écologiquement acceptables ?
Cette interrogation est le fil conducteur de l’auteur tout au long de cet ouvrage. Et la réponse qu’il tente d’apporter est qu’il faut comprendre, respecter et intégrer dans toute réglementation s’y appliquant, la double nature de l’eau.
Car outre son évidente valeur environnementale, l’eau possède, en effet, une valeur sociale, sanitaire mais aussi économique. La directive cadre du 23 octobre 2000 affirme ainsi avec force dans son tout premier considérant : « L'eau n'est pas un bien marchand comme les autres mais un patrimoine qu'il faut protéger, défendre et traiter comme tel ». Cette formulation synthétise parfaitement la double nature de l’eau telle que la conçoit l’auteur dans cette étude.
Cette formule rappelle que l’eau présente une incontestable nature économique – un bien marchand – tout en soulignant la spécificité de ce bien n’est pas un bien marchand comme les autres car il est aussi un patrimoine commun, spécificité qui justifie un régime protecteur afin de préserver cette ressource si vitale pour l’homme.
Ce sont ces deux aspects qui sont respectivement traités dans les deux parties de ce livre : l’eau ressource vitale/l’eau valeur économique.
La première partie démontre la nature de ressource vitale de l’eau. Elle expose les deux aspects fondamentaux de cette ressource : celle-ci est à la fois un patrimoine vital et collectif, un patrimoine commun de l’humanité qu’il faut partager et transmettre (problématique de la nature de chose commune de l’eau, du droit à l’eau...) et une ressource naturelle qu’il faut préserver par tous les moyens (polices de l’eau, contentieux civil et pénal de l’atteinte à la ressource, mesures économiques…).
Indissociable de l’eau ressource, la deuxième partie de l’ouvrage traite du second visage de l’eau : l’eau valeur économique, l’eau objet d’une prestation économique. L’expression la plus concrète de cette valeur économique se révèle dans les services d’eau.
Cette partie montre comment ces services s’inscrivent dans un balancement entre deux ordres normatifs, qui finalement correspond à la double nature de l’eau : leur dimension d’intérêt général (c’est la fourniture d’une ressource essentielle) justifie leur qualification de service public, leur dimension commerciale (c’est une prestation économique) justifie celle d’activité économique et l’application de règles dédiées (droit de la concurrence, droit de la consommation, clauses abusives...).
En conclusion, cet ouvrage tente de démontrer que seule une vision globale de l’eau, une vision qui intègre ces deux aspects peut inspirer une politique de l’eau durable qui préserve à la fois cette ressource fragile et satisfait les besoins si essentiels de ceux qui la consomment.