L’accessibilité économique, ou abordabilité de l’eau potable de réseau, peut être caractérisée d’un point de vue statistique par un indice comparant la facture d’eau potable et d’assainissement d’un ménage au revenu disponible de ce ménage. Dans les pays industrialisés, les ménages sous le seuil de pauvreté de 50 % du revenu disponible médian dépensent en général environ 2,5 % de leurs revenus pour l’eau et l’assainissement.
Dans les pays en transition et les pays en développement, les dépenses des ménages démunis sont généralement beaucoup plus élevées.
Dans de très nombreux pays, les pouvoirs publics ont pris des mesures pour aider les ménages pauvres à payer leurs factures d’eau ou pour alléger ces factures par des tarifications ciblées. L’effet de ces mesures, pour le cas d’eau distribuée par réseau, est généralement de ramener les factures d’eau des ménages pauvres en dessous de 2,5 % du revenu disponible du ménage dans les pays industrialisés et de 6 % dans les autres pays.
La convergence entre les comportements des pouvoirs publics de nombreux pays concernant le niveau maximal des dépenses d’eau des ménages pourrait donner une base objective pour quantifier la notion d’inabordabilité (caractère inabordable) de l’eau.
En revanche, on observe de nombreux cas où les ménages démunis doivent consacrer plus de 7 % de leurs revenus à l’eau, ce qui montre que certains pays acceptent que les ménages pauvres soient tenus de supporter des dépenses élevées pour acquérir leur eau.
Il n’existe donc pas de consensus au plan mondial pour définir un seuil d’inabordabilité mais seulement des pratiques nationales variables.